Ouvrir son cabinet d’infirmière libérale : les démarches
Dans le paysage de la santé, les infirmières libérales jouent un rôle essentiel en assurant des soins de qualité et personnalisés à leurs patients, tout en offrant une flexibilité professionnelle accrue. Ouvrir son propre cabinet d’infirmière libérale représente une étape importante vers l’autonomie professionnelle, permettant aux infirmières de façonner leur pratique selon leurs propres valeurs et aspirations. Découvrez les étapes pour y arriver.
Ouvrir son cabinet d’infirmier libéral : seul ou accompagné ?
Si vous avez pour projet d’ouvrir votre propre cabinet d’infirmier, vous aurez sans aucun doute de très nombreuses questions avant de passer à l’action. Parmi celles-ci, le fait de savoir si vous devez ouvrir ce cabinet seul ou accompagné est important. Plusieurs choses sont alors à connaître.
Si ouvrir votre cabinet infirmier seul ne vous fait pas peur, vous devrez réaliser plusieurs actions. Comme n’importe quel entrepreneur qui veut s’installer, vous devrez par exemple faire votre business plan, des études de marché, élaborer la proposition de valeur ou encore étudier le modèle économique (business model). Vous devrez également préparer votre offre commerciale : trouver les patients, mais aussi le local, ou déterminer les services que vous proposerez.
De nombreuses démarches administratives sont également à réaliser pour ouvrir son cabinet infirmier. Vous devrez ainsi choisir votre statut (entreprise individuelle, EURL, SASU si vous êtes seul ou SARL, SAS, SCP si vous créez votre cabinet à plusieurs). Vous devrez également déposer votre capital social sur un compte bloqué, publier l’annonce légale d’ouverture de cabinet dans le JO, constituer votre dossier d’immatriculation, sans oublier de vous inscrire au registre du commerce. Si cela vous semble ardu et que travailler avec des confrères ne vous pose aucun problème, vous pouvez aussi vous associer à d’autres professionnels de santé pour ouvrir ce cabinet.Si vous hésitez à ouvrir votre propre cabinet seul, vous pouvez « tester » l’aventure au préalable. Pour cela, il est possible de réaliser des remplacements en tant qu’infirmier libéral. Cela vous permettra de vérifier qu’exercer en libéral vous convient. Mais attention, vous aurez là encore des démarches à réaliser avant de faire le grand saut. Les conditions de diplôme sont les mêmes que pour vous installer en tant qu’infirmier libéral. Vous devrez avoir enregistré votre diplôme auprès de l’Agence régionale de Santé pour obtenir votre numéro RPPS, vous être inscrit à l’Ordre national des infirmiers et être enregistré à la CPAM pour recevoir votre carte professionnelle.
Comment calculer le prix d’une patientèle infirmière ?
Lorsque l’on souhaite ouvrir son cabinet infirmier, il est impératif de penser clientèle. Si vous récupérez le cabinet d’un infirmier, vous aurez à racheter sa patientèle. Dans le cas d’une cession de patientèle, il vous faudra alors fixer le tarif de cette patientèle. Pour connaître le prix de celle-ci, il existe une méthode simple : ce prix de vente correspond à une moyenne de 30 à 50 % du chiffre d’affaires moyen brut observé durant les trois dernières années d’activité. Il est possible de négocier le prix en fonction de différents critères : zone géographique, type de local professionnel, ancienneté et typologie de la patientèle, potentielle concurrence…
Le prix d’une patientèle étant important, il vous faudra peut-être prendre un crédit pour le financer. Le salaire d’une infirmière débutante est à prendre en compte pour faire votre budget.
Comment se lancer en tant qu’infirmière indépendante ?
Avant toute chose, il est indispensable de savoir que la profession est réglementée. Impossible donc de faire n’importe quoi pour ouvrir son cabinet infirmier. Il faut évidemment posséder le diplôme d’infirmier libéral obtenu au sein de l’Institut de formation en soins infirmiers. Il faudra ensuite vous inscrire à l’Ordre des infirmiers. Une fois votre statut juridique choisi, vous devrez déterminer le lieu où vous allez exercer. Vous devrez alors trouver le local d’exercice, puis équiper celui-ci. Il faudra bien sûr vous doter d’un véhicule adapté pour vos visites à domicile. L’annonce de l’ouverture du cabinet sera l’étape suivante. Il faudra enfin compléter votre formation comptable et organiser votre planning infirmier. Les formalités d’installation sont relativement lourdes, ce qui peut parfois être un désavantage pour une IDEL.
Quelles sont les démarches et réglementations pour l’installation d’un cabinet d’infirmière libérale ?
Les démarches pour ouvrir son cabinet infirmier sont multiples. La toute première consiste à obtenir l’autorisation d’exercer en tant qu’infirmier libéral. Pour cela, deux conditions. La première est de justifier d’une expérience professionnelle dans un des services de soins indiqués dans l’ordonnance du 4 septembre 2003. Cette expérience devra avoir été d’une durée minimum de deux ans. Il faudra également avoir exercé au moins 6 mois comme infirmier remplaçant ou 18 mois dans un service de soins généraux.
Vous devrez vous inscrire à la CFE du lieu dans lequel se situe le cabinet, dans les huit jours après son ouverture. Vous devrez aussi vous affilier à la CARPIMKO (Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes). La souscription d’une assurance de responsabilité civile et professionnelle est enfin une démarche essentielle. En tant qu’infirmière libérale, vous devrez aussi rempli chaque année le formulaire 2035, qui correspond à votre déclaration fiscale professionnelle. N’oubliez donc pas de vous équiper d’une solution de comptabilité
À partir de quand peut-on s’installer en infirmière libérale ?
Après l’obtention du diplôme d’infirmier (rappelons que seul le diplôme français donne droit à la possibilité d’ouvrir son cabinet infirmier), vous devrez attendre au minimum deux ans pour devenir infirmier libéral. Ces deux ans (ou 3 200 heures) doivent être consacrés à un travail effectif dans un établissement de soins : clinique ou hôpital, centre de soins, EHPAD, SSIAD (Service de soins infirmiers à domicile) ou association spécifique comme Médecins du Monde ou sans Frontières. Il est impératif d’avoir exercé dans ces structures pour faire valider son expérience et pour pouvoir ouvrir son cabinet infirmier. Pour travailler en tant que libéral, il faut savoir que le fait d’avoir exercé dans certaines structures spécifiques n’est pas reconnu. C’est ainsi le cas pour les crèches, les maisons de retraite, les établissements médico-sociaux, les centres de médecine du travail ou scolaire.
Dans quelles zones peut-on s’installer comme infirmière libérale ?
Vous pouvez vous installer en ville, choix le plus évident. Mais dans ce cas, il est important de savoir que de nombreux infirmiers libéraux sont présents et que vous aurez peut-être plus de mal à trouver vos patients. S’installer dans des zones moins pourvues peut alors s’avérer une bonne idée pour se constituer plus facilement une patientèle. Dans tous les cas, pour être sûr de ne pas faire d’erreur, vous pouvez consulter le zonage territorial infirmier sur le site Cartosanté. Vous pourrez ainsi voir quelles zones sont sous-dotées ou, au contraire, sur-dotées. Une personne qui souhaite ouvrir son cabinet infirmier en zone sur-dotée avec un conventionnement de l’Assurance Maladie ne pourra que succéder à un infirmier libéral. En zone sous-dotée, vous pourrez bénéficier d’aides financières (CAII, Cami, Capii) mises en place pour faciliter l’installation des IDEL. Vous pourrez alors choisir librement votre local.