Infirmière libérale : les avantages et inconvénients du métier

• Indépendance : voici un des avantages majeurs qui pousse les IDE à se diriger vers le secteur libéral. Les infirmières libérales n’ont aucun lien de subordination avec qui que ce soit. Elles gèrent leurs patients en totale autonomie et établissent leur routine professionnelle sans avoir de compte à rendre.
  
• Autonomie et flexibilité : elles organisent leur journée de travail en toute liberté, dans le respect de la déontologie du métier et peuvent travailler à temps partiel. En association avec un autre professionnel ou en ayant recours à un remplaçant, elles choisissent leurs horaires de travail de manière plus souple, en fonction d’impératifs familiaux par exemple. Elles ont la possibilité d’effectuer des prestations de services pour différentes structures, entreprises ou centres d’accueil.
  
• Qualité du travail, missions variées : les tâches effectuées par les infirmières libérales sont très variées. Outre les soins infirmiers, elles sont en capacité de coordonner d’autres soins avec des professionnels de la santé comme des kinésithérapeutes ou des auxiliaires de vie pour des soins d’hygiène. Plus que jamais, elles jouent un rôle essentiel dans le développement de la prévention et dans la diminution des journées d’hospitalisation au profit des soins de ville. Le fait de travailler en extérieur, en dehors de tout lieu contraint comme un bureau ou l’hôpital, est aussi un privilège. Par ailleurs, il est aussi possible de devenir infirmière ASALEE pour diversifier ses missions.
  
• Proximité avec les patients : des liens forts se nouent entre patients et infirmières qui sont souvent le seul contact humain journalier de personnes isolées ou âgées. Les infirmières interviennent pour dispenser des soins et jouent un rôle social majeur, elles sont un des éléments essentiels de la santé publique.
  
• Rémunération avantageuse : la rémunération d’une infirmière dépend du nombre d’actes qu’elle facture à ses patients. Elle va percevoir des honoraires qui lui seront versés par la CPAM et la mutuelle de ses patients. Bien sûr, elle devra ensuite déduire charges, taxe et impôts. Selon le statut qu’elle adopte, remplaçante, collaboratrice ou titulaire, le salaire ne sera pas le même. On peut néanmoins estimer que les salaires varient entre 32k et 45K annuel net.
  
• Maîtrise des revenus : Le statut libéral permet d’optimiser ses revenus. En adaptant son rythme de travail tout en optimisant sa tournée, l’infirmière peut maximiser ses revenus, tout en répondant aux besoins spécifiques de ses patients.
  
• Accompagnement et aides disponibles : Des dispositifs d’aide existent pour soutenir les infirmières libérales dans la gestion de leur activité, en particulier en ce qui concerne l’administration. Ces aides permettent d’alléger la charge administrative et de se concentrer davantage sur les soins.

Les atouts du métier d’infirmière libérale sont importants, mais des contraintes non négligeables existent. Celles-ci sont aussi liées au fait que de nombreux emplois en soins infirmiers sont vacants.

• Assurer la continuité des soins : les infirmières libérales ont une responsabilité majeure vis-à-vis de leurs patients. Elles doivent assurer la continuité des soins, en toute circonstance et seule une infirmière remplaçante peut les libérer temporairement. Cette perle rare n’est pas facile à trouver.
  
• Charge de travail importante : les infirmières libérales font un grand nombre d’heures, en moyenne 53h par semaine, elles travaillent tôt le matin, tard le soir et souvent les week-ends et jours fériés. Les déplacements sont nombreux, deux heures par jour en moyenne. Une bonne condition physique est indispensable.
  
• Travail administratif important : un investissement personnel important est indispensable car, aux soins prodigués aux patients, s’ajoutent le travail administratif et les facturations effectués le soir ou les jours de repos, même si un logiciel de télétransmission facilite ce travail.
  Les démarches administratives à gérer ne se limitent pas à la facturation, elles incluent les transmissions infirmières, la gestion des relations avec le tiers payant, notamment les rejets et impayés entre les caisses et les mutuelles. Ces tâches, bien que souvent invisibles, prennent un temps considérable et exigent une organisation rigoureuse pour rester conforme à la réglementation.
  
• Absence d’avantages sociaux : les congés payés n’existent pas et même si l’infirmière libérale peut prendre des congés selon ses envies, la réalité est différente. Les patients ont besoin de soins de façon régulière et les remplaçants sont difficiles à trouver. Les arrêts maladie sont problématiques sauf si une assurance personnelle a été souscrite. Sans une assurance prévoyance adaptée, le délai de carence avant d’obtenir des indemnités peut être très long, allant jusqu’à 90 jours. C’est pourquoi il est fortement recommandé de souscrire à une assurance qui prendra en charge la perte de revenus en cas d’imprévu de santé. Ces assurances peuvent aussi inclure des options de couverture pour des pathologies spécifiques, des accidents ou une indemnisation pour compenser les coûts liés à l’embauche d’un remplaçant pendant l’arrêt de travail.
  
• Formalités d’installation relativement lourdes : l‘installation en tant qu’IDEL est conditionnée au respect de formalités incontournables : enregistrement du diplôme à l’ARS, Agence Régionale de Santé, pour obtenir un numéro Adeli qui figure sur la carte du professionnel de santé, inscription à l’ordre national des infirmiers et infirmières, enregistrement à la CPAM, déclaration au CFE, Centre de Formation des Entreprises et enfin affiliation à la CARPIMKO, organisme d’assurance vieillesse des auxiliaires médicaux.
  
• Les coûts de fonctionnement : Outre la gestion des soins, les IDEL doivent également gérer une série de dépenses professionnelles liées à leur activité quotidienne :
  • Le matériel médical (pansements, désinfectants, gants, etc.) représente une dépense régulière. Contrairement aux structures hospitalières, les infirmières libérales doivent financer elles-mêmes leur équipement.
  • Les frais de transport sont élevés, avec des déplacements constants pour visiter les patients à domicile. Ces frais incluent l’entretien du véhicule, le carburant, et les assurances, des dépenses qui sont souvent sous-estimées mais qui impactent directement le bénéfice.

À la lecture de ce tableau, on peut estimer que les avantages dépassent les inconvénients. Si vous envisagez de devenir infirmière libérale, évaluez soigneusement tous ces aspects et demandez-vous en premier lieu à quel mode de fonctionnement correspond au mieux votre personnalité. Souhaitez-vous bénéficier du confort de l’infirmier salarié qui exerce dans un cadre sûr, tant au niveau de l’emploi que des conditions sociales, ou avez-vous envie de gérer vous-même, de manière totalement indépendante, votre métier, avec des contraintes réellement plus fortes que dans le premier cas ?

L’infirmière salariée bénéficie du soutien d’une équipe et d’avantages sociaux comme les congés payés ou de possibles arrêts maladie. Par contre, elle ne choisit pas son planning, travaille parfois 12 heures d’affilée, parfois de nuit et subit pleinement le malaise de l’hôpital public.

L’infirmière libérale est libre d’organiser sa vie professionnelle comme elle l’entend, gagne plutôt bien sa vie, mais doit supporter des contraintes fortes. Elle est en réalité un entrepreneur indépendant qui doit trouver un local, un véhicule, choisir un statut juridique pour son activité. Être armé physiquement et mentalement pour assumer un rythme de vie intense est absolument nécessaire.

Maintenant que vous savez tout, faites votre choix !