Cotation des Perfusions à domicile IDEL 2024
Si vous êtes IDEL, vous aurez sûrement à pratiquer une perfusion au domicile d’un patient. Et dans ce cas, vous devrez indiquer la cotation de cet acte pour pouvoir être remboursé. La cotation d’une perfusion est basée sur des tarifs conventionnels définis par la Nomenclature Générale des Actes Professionnels (la NGAP). Elle dépend donc de la prescription médicale mais aussi du protocole qu’aura indiqué le médecin. Connaître cette cotation vous permettra d’être remboursé facilement. Voici quelques pistes pour tout comprendre.
La cotation des perfusions à domicile
Réaliser une perfusion à domicile impose une surveillance continue du matériel et du patient. Dans la NGAP, la perfusion comprend les actes et produits utilisés. Différentes cotations de perfusion existent.
La cotation d’une perfusion courte (égale ou inférieure à une heure) comprend la préparation des produits à injecter et du matériel, la pose de la perfusion, la surveillance, l’arrêt, le retrait et la pose de pansement. La cotation d’une perfusion courte correspond à AMI 9 ou AMI 10 si le patient est immunodéprimé ou cancéreux. Dans le cas où la perfusion va au-delà d’une heure (avec un maximum de 5 heures), la cotation est AMI 6.
Pour une perfusion longue (supérieure à une heure), l’organisation est identique. La cotation de perfusion longue est AMI 14 ou AMI 15 si le patient est immunodéprimé ou cancéreux. Il faut prendre en compte l’arrêt et le retrait du dispositif avec la pose du pansement ainsi que le suivi du dossier. Dans ce cas, la cotation est AMI 5. La cotation pour un changement de flacon, un branchement en Y, l’intervention sur dispositif en place ou le contrôle du débit en dehors de la pose est AMI 4,1.
Dans le cas d’une cotation pour l’organisation de la surveillance, de la planification des soins et la coordination avec d’autres PS, la cotation est AMI 4.
Il convient de prendre en compte les règles de cumul dans la cotation de perfusion. Le cumul se fait à taux plein s’il y a des séances de perfusions courtes ou longues, des séances liées à un patient diabétique, des séances liées à la prise en charge des patients dépendants (forfait BSI infirmier : BSA, BSB et BSC). En dehors de ces séances, l’article 11B de la NGAP est appliqué.
Réaliser une perfusion
La perfusion vise à administrer des solutés ou des médicaments de manière continue ou non à un patient. La perfusion peut être faite par différentes voies : veineuse, sous cutanée, centrale, endorectale ou intrathécale.
L’infirmier réalisera la perfusion selon deux systèmes : quantitatif et qualitatif. L’acte peut être coté. Deux conditions sont nécessaires pour que le patient puisse être perfusé à domicile : il doit avoir une prescription médicale datée et signée, et il doit suivre un protocole thérapeutique écrit, daté et signé par un médecin.
Pour être prise en compte, la cotation d’une perfusion doit détailler :
- la nature des produits injectés et leur quantité,
- la voie et les heures d’administration,
- la chronologie et la durée du traitement.
Les réglementations et les directives actuelles
La perfusion est définie dans l’article III du chapitre II de la NGAP. Cet acte correspond à une séance complète quel que soit le nombre de produits utilisés.
Pour la perfusion, il est important de distinguer la durée de la perfusion et le fait qu’elle soit ou non réalisée sous surveillance continue.
Différents forfaits sont présents pour la cotation d’une perfusion.
Soins | AMI |
Perfusion courte sous contrôle continu | AMI 9 |
Supplément forfaitaire au-delà d’une heure | AMI 6 |
Perfusion longue sans surveillance continue | AMI 14 |
Forfait pour l’arrêt/retrait de perfusion | AMI 5 |
Organisation de la surveillance de perfusion | AMI 4 |
Changement de flacon | AMI 4,1 |
Patient immunodéprimé ou cancéreux | AMI 10 |
Perfusion d’antibiotiques | AMI 15 |
La réglementation de la NGAP ne prévoit pas de perfusion courte sans surveillance continue. Il est nécessaire que le terme « surveillance continue » soit sur la prescription médicale. Le supplément appliqué ne peut excéder cinq heures.
Les forfaits de perfusion
Il existe trois types de cotation d’une perfusion. Cela va principalement dépendre de la durée de l’acte.
Perfusion courte
Cette perfusion correspond à une administration de médicaments durant moins d’une heure, généralement de 30 à 60 minutes. Cette perfusion est souvent programmée toutes les 2, 4, 6, 8 ou 12 heures.
Perfusion longue
La perfusion longue dure plus d’une heure. Celle-ci injecte à vitesse constante un médicament ou une solution liquide. Sa durée est au minimum de 60 minutes mais elle peut durer plusieurs jours.
Perfusion d’antibiotiques
Pour traiter des infections bactériennes graves, les antibiotiques veines sont utilisés. Le mode d’administration le plus courant se fait par perfusion intraveineuse. Celle-ci est intermittente et dure de 30 minutes à 24 heures au maximum.
Optimisation de la facturation et des remboursements
La facturation est centrale dans le quotidien d’un IDEL. Pour une facturation efficace, il est recommandé de tenir des registres précis et d’utiliser un logiciel de facturation.
Pour qu’un IDEL se fasse plus rapidement remboursé, il doit présenter une facturation avec les bonnes cotes. Cela peut prendre du temps. Il existe des solutions, comme les logiciels de facturation. Parmi ceux-ci Agathe YOU est utile aux infirmiers indépendants. Outre le fait que tout se trouve dans ce logiciel (télétransmission des factures, dossier de soins des patients, comptabilité infirmière, lecteur de carte vitale), le logiciel facilite le calcul de la cotation d’une perfusion. En s’appuyant sur le NGAP et dans le respect de la Convention nationale des infirmiers, le logiciel permet de facturer aisément. Il sera plus simple d’adresser à l’Assurance maladie la facture nécessaire pour se faire rembourser.
En conclusion, la perfusion est une méthode de soin qui peut être réalisée à l’hôpital ou à domicile. C’est un IDEL qui réalise les actes concernés. Cette mise en place est définie dans la NGAP et suit une cotation précise. Que la perfusion soit courte, longue ou d’antibiotiques, la facturation doit être juste. Préparation des molécules à injecter, pose de la perfusion et surveillance du patient sont les actes à réaliser. Indiquer la bonne cote est indispensable pour un remboursement optimal.